La République Centrafricaine est un pays situé au cœur du continent Africain ayant au Nord le Tchad, à l’Est les deux Soudan, à l’Ouest le Cameroun et au Sud les deux Congo. Avec ses 623000Km2, ce pays est sous peuplé avec une population d’environ 4 Millions d’habitants vivant essentiellement de l’agriculture et de l’élevage sans oublier la chasse, la pêche et la cueillette. Son sous sol extrêmement riche lui donne tous les atouts de connaitre un essor économique mais malheureusement les multiples coups d’Etat et mutineries depuis son accession à l’indépendance en 1960 ne lui permettent pas de se développer et de connaître un moment de paix.

Depuis le 24 Mars 2013, date à laquelle, la coalition SELEKA (coalition de sept rébellions) à renversé l’ancien régime au pouvoir, la République Centrafricaine est entrain de sombrer dangereusement dans le chaos. Le cout d’Etat était salué au départ par la population comme une grande libération qui devrait amener un nouveau printemps pour le pays mais rapidement les choses se sont transformées en des scènes de violence contre la population civile et surtout contre les chrétiens pris comme cibles. Chaque groupe de rébellion de la coalition SELEKA s’est taillé une portion du pays pour y régner en maître. Sur tout le territoire on assiste à des scènes horribles : assassinats et meurtres, tortures psychologiques, violences sexuelles (viol de jeunes filles et femmes), enlèvements et séquestration des personnes, atteinte à la liberté de religion (profanation des Eglises et des objets religieux), vols et confiscation de véhicules, déplacement de personnes pour se refugier en bourse ou en forêt, braquages et rackets etc…  c’est vraiment le chaos car l’autorité de l’Etat n’existe pas !!! La population est abandonnée à elle-même et elle ne sait à quel saint se vouer. Toutes les exactions se passent au vu et au su de la communauté internationale qui reste indifférente. Elle est plus préoccupée par ce qui se passe au Mali et à la Syrie. La République Centrafricaine semble n’avoir aucun intérêt aux yeux du monde car ce qui se passe dans ce pays n’est pas tellement médiatisé. Quelques voix comme celle de la Conférence Episcopale Centrafricaine et celle des ONG (les humanitaires) s’élèvent pour dénoncer les exactions mais ceci n’est qu’un coup d’épée dans l’eau.

A l’heure actuelle, la situation au niveau du pays n’est pas très différente de celle de la Somalie. Le risque d’une guerre civile ou interreligieuse est très possible car il suffit d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase.  C’est un phénomène de razzia que le pays est entrain de connaître en plein 21e siècle. La population est dépouillée de tous ses biens et les nouvelles autorités du pays sont incapables de ramener la paix. Les attentes de ce peuple aujourd’hui est de voir la communauté internationale voler à son secours en l’aidant à sécuriser le pays (déploiement des forces onusiennes), à promouvoir le respect des Droits de l’homme, à obtenir des autorités Tchadiennes et Soudanaises le rapatriement de tous les biens volés et convoyés sur leur territoire national respectif.

Le soutien à tous les niveaux devient une urgence dans le domaine de la santé (médicaments pour les Hôpitaux et Centres de santé saccagés…), de l’éducation (dotation des écoles saccagées en matériel didactique et manuels de classe…) sans oublié le domaine de l’agriculture et de l’élevage (appui aux paysans et aux éleveurs pour des bœufs d’attelage et de chair volés etc…). Tous les indicateurs des  secteurs de développement économique et social sont au rouge. Et l’Eglise catholique qui est un partenaire privilégié de l’Etat par rapport à la lutte pour le développement n’a plus les moyens car ses structures sociales sont bien détruites par ces rebelles antichrétiens. C’est un SOS lancé à toutes les organisations nationales et internationales, aux ONG et Associations et aux personnes de bonne volonté de bien vouloir manifester leur solidarité à l’égard de ce pays et de l’Eglise catholique œuvrant dans ce pays pour la promotion de l’homme.

 

                                                                        Père Marcel YEREMANDJI Diocèse de Bossangoa

                                                                                         République Centrafricaine